Plume et encre grise sur papier calque préparé
Jacques-Louis David entra dans l’atelier de Joseph Marie Vien en 1766. En 1774, il obtint le Prix de Rome avec Érasistrat découvrant la cause de la maladie d’Antiochus et partit en Italie avec Vien où il demeura jusqu’en 1780. Ses envois au Salon lui valant une rapide notoriété, il fut reçu membre à l’Académie en 1783. Au cours de ces années, David se familiarisa avec l’Antiquité en se liant d’amitiée avec l’archéologue Antoine Quatremère de Quincy, prit connaissance des travaux de Johann Joachim Winckelmann et visita Herculanum et Pompéi.
Artiste engagé, il célébra la grandeur morale de l’Antiquité aussi bien que les évènements contemporains.
L’importante oeuvre graphique de David témoigne de sa grande maîtrise de dessinateur
Nos deux dessins sont très proches de certains feuillets des « Douze albums romains » élaborés lors de ses deux premiers séjours romains, autour de 1780.
Ils témoignent de l’engouement pour l’archéologie et l’antiquité qui découle des premières fouilles effectuées à Pompéi en 1748 et qui culminera avec l’Empire.
David se livre ici à un véritable exercice de style par le biais de copies d’antiques d’après les vases grecs reproduits dans l’ouvrage d’Hancarville en étudiant les variations sur les poses des modèles.
Le travail à la plume et à l’encre grise lui permet d’exprimer de façon magis¬trale la présence palpable de l’humain et la tension du mouvement.
Le talent de David s’exprime pleinement à travers ces études grâce auxquelles il exerce sa main pour aboutir à des chefs d’oeuvres portés par la rigueur du dessin.
Bibliographie :
Jean-Jacques LÉVÊQUE, "Jacques-Louis David", ACR Édition, Paris, 1989, p. 32 et suivantes
Pierre ROSENBERG et Louis-Antoine PRAT, "Jacques-Louis David, 1748-1825 : Catalogue raisonné des dessins", Leonardo Arte, Milan, 2002, Voir pour comparaison p. 583 le feuillet 21 de l’album 7, numéro 817, "Apollon et Ariane entourés de satyres et de ménades"