45.5 x 39.3 cm
Circa 1805
Pierre noire, estompe sur papier bleu
Porte une signature P.P. Prud’hon en haut à droite.
Au verso : Etude d’académie d’homme et deux études de personnages à la pierre noire et sanguine.
Provenance :
• France, collection particulière.
Bibliographie :
• Sylvain Laveissière, Prud’hon ou le rêve du bonheur, cat. Exp Paris, Grand Palais, New York, Metropolitan Museum, 1997-1998, RMN, 1997.
Circa 1805
Pierre noire, estompe sur papier bleu
Porte une signature P.P. Prud’hon en haut à droite
Au verso : Etude d’académie d’homme et deux études de personnages à la pierre noire et sanguine
45,5 x 39,3 cm
Considéré par Anabelle Godeluck comme le poète de la beauté et de la grâce androgyne, Prud’hon se fait remarquer très jeune en obtenant une bourse de l’état à l’âge de seize ans. Il débute sa carrière chez François Desvoge, directeur de l’école de peinture de Dijon et devint lauréat du Prix de Rome de la province de Bourgogne. Après son voyage en Italie, il fait sa place à Paris et est élu en 1796 membre de l’Institut, ce qui lui donne accès à un atelier au Louvre
Notre dessin est à rapprocher d’une œuvre plus nie de Prud’hon, d’une technique similaire et également sur papier bleu (ill.1), conservée au Musée des Beaux-Arts de Baltimore (Etats-Unis). Ce dernier est lui-même préparatoire pour une gravure réalisée en contrepartie par Jean Prud’hon, le ls de Pierre Paul qui devint le graveur officiel de son père. Comme le souligne très justement Sylvain Laveissière, dans son catalogue d’exposition consacré à Prud’hon, le dessin de Baltimore est « une merveille de légèreté lumineuse, de sfumato, dans lequel le crayon prend des airs de lavis ».
De très belle qualité, notre feuille a probablement été réalisée à la même époque par un suiveur de l’artiste. Ancré dans la veine néoclassique, notre dessin présente un sujet antique par excellence : un putto ailé de profil tenant une torche dans sa main gauche semble interrompu dans son action par le regard du spectateur. Le sujet se veut aussi métaphorique car en approchant ses doigts fins de la flamme, le putto distrait illustre les affaires et les peines que l’Amour peut causer.
Au verso de notre feuille, les différentes études de figures à la pierre noire et sanguine, et l’académie d’homme, témoignent de l’importance de l’étude et du dessin préparatoire comme moyen d’exercice à de plus grandes compositions. Élève attentif, vraisemblablement proche de l’un des plus grands peintres néoclassiques français, l’auteur de notre dessin sut déceler les techniques subtiles d’estompe qui rendent cette étude si proche de celle de son modèle
Au-delà de la véritable paternité de l’œuvre, l’auteur nous laisse un formidable exemple de la fascination pour l’Antiquité qui existait au tournant du XIXe siècle.
A. B.
M. O.