Sanguine et estompe
Guercino fut d’abord l’élève de Zagoni, à Cento, puis alla à Bologne et travailla avec Giovanni Battista Cremonini, puis avec Benedetto Gennari, dans la famille duquel il entra plus tard par le mariage de Benedetto avec sa soeur.
Ludovico Carracci eut une influence prépondérante sur Guercino, qui aurait copié fort jeune l’importante œuvre de la Madone à l’Enfant que l’aîné des Carrache avait peint aux Capucins de Cento en 1591.
A partir de 1618, il commence à se déplacer selon les grands travaux qui lui sont confiés. Sa réputation est considérable ; voulant rester en Italie, il refusa de nombreuses propositions de la part de Marie de Médicis et Mazarin ainsi que de Charles Ier d’Angleterre.
Le jeune homme représenté est vêtu d’un drapé à l’antique qui ne lui couvre que l’épaule gauche. Il tient dans sa main gauche une carafe à vin de forme pensue et un verre dans l’autre main. L’utilisation de l’estompe permet à l’artiste de jouer sur les ombres et la lumière qui structurent le dessin. Fortement marqué par le « Jeune homme à la corbeille de fruits » du Caravage, notre sanguine serait une œuvre de jeunesse de l’artiste réalisée
vers 1620.
Guercino a réalisé d’autres dessins à la sanguine tels que Saint Jean-Baptiste tenant un bol et Étude d’une jeune fille tenant un drapé dans lesquels nous retrouvons le même modèle du jeune homme.
Bibliographie :
• Catalogue de l’exposition Londres, Royal Academy of Arts, 1998 (22 janvier – 13 avril) – Art treasures of England : the regional collections. – London, 1998.
• STONE (David M.), Guercino, Master Draftsman, Harvard Univesity Art Museums, Nuova Amfa Editoriale, 1991.