Huile sur papier.
Vers 1880
.Victor Lhomme est un peintre lillois sur lequel nous disposons de peu d’informations. Une de ses œuvres, le « Portrait de Georges Soulier » datant de 1912 est conservé au musée des Beaux-Arts de Lille. Il a également réalisé les peintures des huit médaillons de la coupole de l’Opéra de Lille ainsi que le plafond du théâtre de la ville de Denain au nord de Paris.
Dans cette esquisse pleine de lyrisme et de couleurs, Victor Lhomme explore le thème de « La danse des nymphes ». À la fois Nabi et Fauve, l’artiste traite les tons avec virtuosité et notamment les nuances jaunes et orangées d’une grande intensité lumineuse. Il place ses personnages tels des touches de couleurs pures dans un paysage réduit à sa plus simple expression colorée. Dès lors, on ne peut s’empêcher de penser aux multiples esquisses coloristes (bien que plus tardives) des baigneuses de Cézanne datant des années 1907-1908.
La touche puissante, la sûreté des nuances aux accents purs et décidés, la distribution des cernes et des arabesques expressives favorisent la cohésion et l’équilibre souhaités par l’artiste. Son refus de l’évocation réaliste de la nature par l’emploi de cette polyphonie nuancée nous plonge dans une atmosphère de rêve, de chaleur et de sensualité.
L’ardeur de l’artiste à représenter une harmonie vive, les aplats de couleurs sans mélange et la perspective réduite à ses formes les plus simples font écho à la peinture de Ker Xavier Roussel, peintre Nabi à l’univers symboliste et à la palette d’une luminosité sereine. Ker Xavier Roussel exprime sa voie personnelle dans des thèmes d’une mythologie gracieuse parmi des paysages ruisselants de soleil. C’est au sein de ces rêves païens qui hantent l’imaginaire de Ker Xavier Roussel que Victor Lhomme semble puiser une part de son inspiration qui rejoint celle du mouvement symboliste.
Provenance :
• France, Collection particulière