Guglielmo CACCIA dit Il MONCALVO (Montabone, 1568 – Moncalvo, 1625)

La Sainte famille, le mariage mystique de sainte Catherine d’Alexandrie Au verso : études de personnages et portrait d’un homme en buste

23,7 x 18,5 cm

Plume et encre brune et lavis d’encre sur papier vergé

Provenance :
• France, collection particulière

Bibliographie :
• G. Romano, C. E. Spantigati, Guglielmo Caccia detto il Moncalvo (1568- 1625) : dipinti e disegni, [cat. exp], Torino : Lindau, 1997

Éminente figure artistique de la Contre-Réforme, Guglielmo Caccia s’illustre fièrement à travers la représentation exclusive de scènes religieuses. Originaire du Piémont, le jeune artiste se forme dans cette même région sous l’égide de Giovanni Francesco Biancaro dit Il Ruscone (1546/1549 – 1588). Malgré son jeune âge, son talent lui permet d’être remarqué et son œuvre connaît rapidement un grand succès. Remarquable représentant de sa région natale, il est alors surnommé il Raffaello del Monferrato
(le Raphaël de Montferrat).

Appelé au palais royal de Turin, il réalise entre 1605 et 1607 une œuvre monumentale en collaboration avec Federico Zuccari commandée par Charles Emmanuel Ier, duc de Savoie. Il s’agissait du décor de la Grande galerie servant à relier le Palazzo Madama au nouveau palais ducal (1608-1610), aujourd’hui disparue suite à un incendie survenu dans les premières années du XVIIIe siècle.

Loué pour la dextérité de son pinceau et son sens du grand décor, l’artiste reçoit d’autres commandes de plafonds dont la voûte de l’abside et la coupole de l’église San Marco à Novare ou encore à l’église San Francesco de Moncalvo, ville de cœur dans laquelle il s’épanouit, qui lui vaudra son surnom. Vers 1593, Caccia y achète une propriété. Il obtiendra d’en transformer une partie en couvent qui recevra 4 de ses filles dont Orsola Maddalena qui s’illustrera à son tour dans le domaine pictural.
Outre les grands décors, le peintre répond aussi aux commandes de divers ordres religieux et se déplace dans diverses villes italiennes dont Guarene, Vercelli, Sacro Monte di Crea, Turin, Chieri, Novara et Milan.

Notre dessin est un exemple de l’art de la Contre-Réforme qui domine la peinture italienne à la fin du XVIe siècle, tel qu’expliqué par l’archevêque de Bologne Gabriele Paleoti dans son traité publié en 1582. Il rappelle que pour convaincre, les images sacrées se doivent d’émouvoir les fidèles. Caccia répond à cette demande. L’esthétique de ses compositions, d’une ingénieuse simplicité, rend les scènes saintes vraisemblables. Les expressions des visages sont humanisées et permettent ainsi d’impliquer le fidèle dans la scène représentée.

Pour la réalisation de ses œuvres peintes, l’artiste multiplie les dessins préparatoires, essentiels pour la construction de ses compositions. Caccia semble avoir travaillé certaines de ses esquisses en série. Le mariage mystique de sainte Catherine – épisode extrait de la Légende Dorée – est un sujet récurrent dans son œuvre dont un exemple est conservé au British Museum (ill. ?). Notre dessin a probablement servi à la réalisation d’une œuvre peinte dont on connaît plusieurs toiles (ill. 2).

Caccia fait un usage presque constant de la plume dont il maîtrise les moindres spécificités. Elle permet une grande précision dans le rendu des figures auxquelles l’artiste confère un aspect vaporeux. Sa manière graphique est délicate et poétique, le trait est souple et rend les figures divines légères.
Chaque figure est soigneusement étudiée, chaque feuille est entièrement utilisée : le verso de notre dessin présente diverses études de personnages à la plume, dont un portrait en buste qui rappelle le génie créatif de l’artiste en perpétuelle quête d’inspiration.

M.O

Charger plus