Narcisse Virgile DIAZ de la PEÑA (Bordeaux 1807 – Menton 1876)

« Le déjeuner dans le parc du Palais de Longchamp à Marseille »

Gouache et rehauts d’huile sur papier vergé
Signé N. Diaz en bas vers la droite

Après une enfance mouvementée, Narcisse Virgile Diaz de la Pena se forma aux côtés du peintre Souchon, mais, dans l’ensemble il apprit surtout en autodidacte.
Il exposa pour la première fois au Salon de Paris en 1831. Il figura au Salon presque chaque année, de 1834 à 1859, parfois avec trois ou même quatre tableaux.
Diaz est avant tout un indépendant. On peut marquer la différence essentielle qui caractérise sa manière par rapport à celle de Théodore Rousseau.

Diaz poursuit ce qui fuit : il observait dans les bois sur un très petit espace les mouvements de l’ombre et de la lumière, quand Rousseau faisait exactement le contraire. Diaz est essentiellement un peintre de l’instant, contrairement à Rousseau, Dupré ou Millet, qui peignent lentement. Son « instantanéisme » peut faire considérer Diaz comme un pré-impressionniste.

Fantin-Latour, dans ses compositions de fantaisie, adoptait les mêmes principes : pas de modèle, disposition de taches colorées. Fantin-Latour fut un grand ami de Renoir et il n’est pas surprenant de retrouver parfois Diaz chez Renoir.

La scène se passe dans un parc qui pourrait se rapprocher dans sa structure des jardins italiens de la Renaissance. En effet, l’architecture de pierres blanches formant les escaliers, la fontaine centrale et un petit palais que l’on retrouve dans le dessin est proche de celle des jardins Boboli à Florence. Par ailleurs, les sculptures romaines ornant les allées du parc du dessin sont aussi des éléments très présents dans les jardins italiens. Le groupe de personnes que l’on voit au centre de la composition est en train de déjeuner, assis dans le parc. Il s’agit majoritairement de femmes et d’enfants. Les femmes semblent discuter ensemble. Les enfants, quant à eux, vaquent à leurs occupations autour du cercle principal.

Diaz représente cette scène de déjeuner de façon instantanée. En effet, dans la tradition d’une fête galante à la Watteau, chaque personnage est en mouvement et ne semble pas se préoccuper du travail de l’artiste qui le dessine sur le vif.

On retrouve cet effet instantané dans de nombreux dessins de l’artiste tels que « Réunion de femmes dans la campagne » et « Nymphes et amours dans la campagne ».

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