Fusain et rehauts de sanguine. Monogrammé et dédicacé à A.I. en bas à droite
Burne-Jones découvrit sa vocation artistique devant un dessin du jeune Gabriel Dante Rossetti, dont il devint l’élève à Londres en 1855. Accompagné du peintre John Ruskin, il partit étudier les grands maîtres en Italie et fût bouleversé par la découverte des primitifs florentins, notamment par Botticelli et Mantegna. De retour à Londres, il développa au sein du mouvement des Préraphaélites, avec Rossetti, Ruskin et Morris, une théorie artistique selon laquelle devaient être bannies toutes les conventions picturales nées après les primitifs, soit à partir du peintre Raphaël.
Oscillant toujours entre rêve et réalité, nourris des légendes celtes, de ballades galloises et des comtes d’Ossian, les artistes préraphaélites présentent des affinités évidentes avec les symbolistes belges et français. Religion et mysticisme se mêlent pour mieux magnifier la figure féminine toujours au cœur de leurs représentations.
Notre beau portrait au fusain est probablement une étude préparatoire pour l’un des personnages d’une des œuvres majeures de l’artiste, « Le dernier sommeil d’Arthur dans Avalon » (Musée de Ponce, Porto Rico). La virtuosité de ce dessin laisse transparaître tout l’aspect énigmatique du personnage en quelques saisissants coups de crayons. La mythologie du Roi Arthur passionna les artistes préraphaélites et leur inspira de nombreuses scènes médiévales.
Cette étude est dédicacée à Alexandre Ionide, un proche de l’artiste issu d’une famille de marchands et collectionneurs grecs qui firent don d’une partie de leur collection au Victoria & Albert Museum à Londres.
Provenance :
Colnaghi, New York/ Collection privée depuis 1985
Bibliographie :
« Edward Burne-Jones 1833 – 1898, un maître anglais de l’imaginaire », catalogue de l’exposition au Musée d’Orsay mars-juin 1999, Rmn, 1999