Pierre noire et estompe
Signé en bas à droite
Orphelin de bonne heure, Girodet fut adopté par son tuteur le chirurgien
Trioson, dont il ajouta le nom au sien. Il entra à dix-huit ans, dans l’atelier de David dont il devint un des élèves favoris. Ayant obtenu en 1789 le prix de Rome, il partit pour l’Italie où il resta cinq ans.
Napoléon lui commanda en 1801, pour sa résidence de La Malmaison,
une toile dont le sujet était emprunté aux poèmes d’Ossian : « Les Ombres des guerriers français conduites par la Victoire dans le palais d’Odin ». Une partie importante de son oeuvre est consacrée à la glorification du règne de Napoléon.
Vers 1800, une grande partie de son temps fut absorbée par les illustrations qu’il fournit pour les éditions d’Anacréon, de Virgile, de Racine, de Paul et Virginie. Plusieurs de ces dessins parurent au Salon, avec des portraits. Girodet entra en scène avec son tableau du « Déluge » qui obtint un succès considérable et l’emporta sur le tableau des « Sabines », de David, pour l’obtention du premier prix du concours décennal.
Notre portrait, réalisé pendant la période révolutionnaire, reflète bien le
caractère volontaire et opportuniste de Fouché. En effet, comme Talleyrand, notre homme va traverser la « tourmente révolutionnaire » en votant tout d’abord la mort du roi Louis XVI, puis en réprimant sauvagement la révolte des royalistes à Lyon. Fier de lui, Fouché est reconnaissable à son visage osseux, son grand nez et ses lèvres sensuelles. Doté d’une ambition féroce, il traversa tous les régimes politiques en devenant ministre de la police sous le Ier Empire, puis en étant nommé Duc d’Otrante sous la Restauration.
Bibliographie :
• Catalogue de l’exposition Girodet (1767-1824) au Musée du Louvre du 22 septembre 2005 au 2 janvier 2006 par Sylvain Bellenger, Musée du Louvre Editions, Gallimard, 2005.