Plume et aquarelle et rehauts de blanc sur mise au carreau
Les dispositions de Camille de Roqueplan pour le dessin l’amenèrent à abandonner ses études de médecine pour épouser la carrière d’artiste. Il étudia dans les ateliers d’Abel de Pujol et du Baron Gros. Bon élève mais certainement pas assez académique pour emporter le prestigieux prix de Rome, Roqueplan adopta rapidement la technique de l’aquarelle et commença sa carrière avec des paysages fortement influencés par son contemporain Richard-Parkes Bonington. C’est d’ailleurs avec un grand paysage qu’il gagna la médaille d’or au salon de 1828.
Son style évolua ensuite vers une peinture plus personnelle, avec de nombreuses scènes de genre.
Dans la veine des peintres romantiques, Roqueplan puise son inspiration dans la littérature contemporaine. Ses compositions sont tirées des romans de l’auteur anglais Walter Scott, ou encore dans les Confessions de Jean Jacques Rousseau, qui lui inspireront deux tableaux.
En 1841, il reçut une prestigieuse commande pour la décoration de la Bibliothèque de la Chambre des pairs au Sénat, en collaboration avec Léon Riesener et Eugène Delacroix.
Camille Roqueplan s’essaya également au pastel et fut un lithographe confirmé. Il réalisa de nombreuses illustrations pour certains poèmes de Victor Hugo ou encore des Fables de la Fontaine.
Dans notre aquarelle, c’est une scène importante de l’histoire de l’art du XVIIe siècle que Camille Roqueplan choisit de représenter : en 1632, Anthony Van Dyck fut invité à la cour du roi Charles Ier d’Angleterre dont il deviendra le peintre officiel. Il réalisa de nombreux portraits de la famille royale et notamment de la Reine Henrietta Maria.
La composition allie à une scène de cour très à la mode chez les peintres troubadours au XIXe siècle, un moment clé de l’histoire de l’art. La mise en abîme du peintre assis à son chevalet permet à Roqueplan de s’inscrire lui-même dans la grande histoire de la création artistique, à la suite des maîtres qu’il admire. Ce questionnement sur l’identité et la place du peintre offre à cette scène légère et colorée une réelle profondeur propre aux artistes romantiques.
Bibliographie :
C.BAUDELAIRE« Curiosités esthétiques, Salon de 1845 » in Œuvre, Paris, Gallimard, 1954
M.BRION, « Peinture romantique », Paris, Albin Michel, 1967