Pastel sur papier.
Signé en bas à droite
Albert Besnard se forma à l’Ecole des Beaux Arts de Paris et fréquenta l’atelier de Cabanel. En 1874 il remporta le prix de Rome et s’installa à Rome puis à Londres où il se fit connaître comme portraitiste mondain. Nommé directeur de la Villa Médicis en 1913, puis de directeur des Beaux Arts en 1922, il est reçu à l’Académie française le 27 novembre 1924.
On lui doit la décoration de nombreux monuments parisiens, tels que l’Hôtel de Ville, le vestibule de l’École de Pharmacie, l’amphithéâtre de chimie de la Sorbonne, le plafond de la Comédie-Française ou encore la coupole du Petit-Palais.
Malgré ces réussite officielles, Besnard restera toute sa vie un artiste indépendant, inscrit dans les recherches artistiques de son époque. Ses talents de paysagistes sont nourris par les nombreux voyages qu’il effectua à l’étranger, mais c’est surtout dans l’art du portrait qu’il excella, à l’image de notre pastel.
Artiste académique, proche des post-impressionnistes, Besnard penche néanmoins vers les recherches des peintres symbolistes. Dans son travail, les couleurs et la lumière sont toujours mis au service du signifiant, de l’idée derrière la figure.
Camille Mauclair dans sa monographie consacrée à l’artiste fait allusion à « ces nombreuses et superbes études de bustes nu ou semi drapés qui sont autant de poèmes de la chair, diaprés de reflets vifs célébrant la chevelure de feu et la peau laiteuse des rousses. »
Le choix d’un sujet féminin anonyme et mystérieux le rapproche également du courant symboliste. Cette femme rousse, tentatrice, ensorcelante est comme auréolée de mystère.
L’utilisation du pastel comme médium, permet à l’artiste de mettre en lumière ces couleurs eclatantes et abstraites, qui entoure la belle inconnue dans un halo de lumière, proche du rêve.
Bibliographie
Catalogue de l’exposition « Albert Besnard (1849-1934) » au Musée Eugène Boudin, 5juillet-29 sept 2008, ed Librairie des Musées de France, 2008
Camille MAUCLAIR « Albert Besnard, l’homme et l’œuvre », Librairie Delagrave, 1914
Chantal BEAUVALOT « L’atelier, le temps d’Albert Besnard », Bulletin de l’Association, n°2, 2006