Huile sur papier marouflé sur carton
Comme son père Carle, Horace Vernet fut un enfant prodige et de très bonne heure il gagna sa vie en dessinant et en peignant. L’atmosphère guerrière dans laquelle la France était plongée orienta Horace Vernet vers les sujets militaires. En 1810, c’est un tableau de bataille qu’il présente au Salon : La Prise d’un Camp retranché.
Alors que tous les Vernet avaient été royalistes, Horace se rallia complètement à l’Empire et le premier tableau qui le révéla au monde officiel au Salon de 1812 fut un portrait de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie.
Sous la Restauration, Horace Vernet se range parmi les libéraux et sans se fâcher pour autant avec eux il obtient de Charles X une commande d’un portrait équestre en 1828. En 1835, il est nommé directeur de l’Ecole de France à Rome.
Vernet s’est accommodé tout au long de sa vie à des régimes politiques les plus divers. En 1848, il se retrouva tout naturellement le peintre officiel du Second Empire.
Horace Vernet est encore un enfant, lorsque son père, qui a été en France le premier illustrateur des courses hippiques, lui communique son amour du cheval, auquel il a consacré de très nombreuses lithographies. Il partage cette passion avec Géricault, dont il devient l’intime. Ils ont habité l’un en face de l’autre rue des Martyrs de 1812 à 1815.
L’une des premières commandes de Vernet est une suite de portraits de chevaux des écuries de l’Empereur et toute sa vie, de la Course de chevaux libres (1820) à ses évocations de la conquête de l’Algérie en passant par Mazeppa (1826), il aura l’occasion d’introduire cet animal dans ses compositions.
Notre tableau représente un cheval en pied de couleur gris tacheté de blanc élégant et fin comme un pur-sang. Vigoureusement modelé, ce cheval est peint avec une telle légèreté qu’il semble ne pas peser sur le sol. Les accents de lumière tombent avec justesse sur la belle robe mouchetée de gris et de blanc, découpant par éclats sur un fond sombre l’apparition presque fantastique de ce cheval à l’œil fixe.
Il existe une autre version de ce tableau par Géricault au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Le tableau de Rouen est bien une étude comme le montre la tête traitée comme celle d’un écorché.
Nous pouvons dater notre œuvre en 1812 et 1815, à l’époque où Horace Vernet disposait d’un atelier rue des Martyrs (9ème arrondissement) juste en face de celui de Géricault.