Huile sur cuivre
Jan van Balen fut le fils et l’élève de l’un des représentants du baroque flamand, le peintre Hendrick van Balen I. Il explora au cours de sa carrière des sujets très variés, aussi bien religieux que mythologiques ou allégoriques. Le premier grand projet auquel il participa fut la décoration des arcs triomphaux pour l’entrée du cardinal-infant Ferdinand d’Autriche à Anvers, en 1635. Nombre d’artistes collaborèrent à l’élaboration de ce vaste programme décoratif conçu par Pierre-Paul Rubens. Jan van Balen y travailla aux côtés de son père, de son frère Gaspard et de son cousin Dirck van Thulden. On connaît aujourd’hui l’ampleur et la teneur des réalisations de cet évènement artistique majeur grâce au pinceau de Théodore van Thulden, qui en fit le rapport.
Jan van Balen se rendit en Italie en 1635, où il séjourna jusqu’en 1642. Il rentre alors à Anvers où il sera actif jusqu’à sa mort. L’artiste rapporta d’Italie l’influence des Bolonais, et particulièrement celle de Francesco Albani. Son art témoigne également de sa sensibilité à l’art de Rubens. A l’instar des peintres de son époque, il travailla souvent en collaboration. Il réalisa notamment des œuvres au côté de Jan Brueghel II et de Jan van Kessel.
Dans notre œuvre, van Balen met en scène l’épisode traditionnel du repos de la Sainte Famille, lors de sa fuite en Egypte. Selon la tradition, des anges viennent alors nourrir le couple fatigué par la marche. Cantonnés en partie droite de l’œuvre, se tiennent la Vierge, l’Enfant debout sur ses genoux, et Joseph légèrement en retrait. Ce sont les anges qui occupent la partie centrale du tableau. Leurs corps sont modelés, finement dessinés. Ils forment une ronde animée, dans un paysage où se décèle l’influence italienne. Du ciel surgissent trois chérubins musiciens, qui assurent le lien symbolique entre la Nativité et la fuite en Egypte.
Jan van Balen s’illustre moins par la qualité de son dessin – contrairement à son père – que par la densité de sa lumière, et la finesse de sa gamme chromatique, ici sublimées par l’aspect émaillé que confère le support en cuivre. On retrouve la même composition dans une œuvre de van Balen sur panneau non parqueté, aux dimensions proches (54 x 70,5 cm), Le repos pendant la fuite en Egypte, présentée en vente chez Sotheby’s à New-York, le 22 juillet 1980. Le premier plan est alors orné en partie gauche d’une opulente nature morte de fruits. Le paysage varie légèrement, plus aride dans cette dernière, parsemé d’arbustes vaporeux dans notre œuvre.