Huile sur toile
Signé et daté "83" en bas à gauche
Provenance : Vente CABRUJA, Galerie Georges Petit, le 20 mai 1921, n° 19, adjugé à 4650 frs à Monsieur Simonson.
Ce n’est qu’à l’âge de vingt-sept ans que ce peintre romantique embrassa la carrière d’artiste. À ses débuts, il fut l’élève du peintre de paysage Jean-Alexis Achard et sous l’influence de Corot, il ne tarda pas à affirmer sa propre personnalité.
C’est avec brio qu’il participa aux multiples expositions parisiennes. Suite à son tableau « Les canards sauvages », refusé par le jury d’admission du Salon, il effectua un séjour en Italie et notamment à Rome où il dessina sur les bords du Tibre dans les traces de Nicolas Poussin. Il devint alors aquarelliste réputé et reçut de multiples récompenses comme la croix d’officier ou la médaille d’honneur, ainsi que des distinctions à Londres où il exposa à la New Watercolours Society.
Ce « Michel-Ange des Arbres », surnom donné par Anatole France à l’artiste, a exercé son talent dans toutes les régions de France, notamment à Nice et à Menton où il a séjourné à la fin de sa vie, ainsi qu’à Saint-Privé, sur les bords de l’Yonne et dans l’Allier.
Mais il excellait surtout dans le traitement des sous-bois où il s’appliquait à exprimer les fluctuations de la nature, au gré des saisons.
Peintre de plein air par excellence, Harpignies nous a laissé dans ses paysages un profond sentiment de la nature, une lumière vibrante qui annonce le mouvement impressionniste.
Notre tableau, probablement exécuté dans l’Allier où l’artiste possédait une propriété près de Hérisson, esquisse une vision de la nature pré-impressionniste. La touche brossée en réserve de la toile rend la nature vivante avec une lumière vibrionante. Réalisé d’après-nature ce paysage parfaitement composé préfigure les œuvres d’Alfred Sisley.