Huile sur sa toile d’origine
Henri-François Riesener grandit dans un environement artistique privilégié : fils de Jean-Henri Riesener, « ébéniste du mobilier de la Couronne », et de Françoise-Marguerite Vandercruse, fille de l’ébéniste célèbre, et veuve de Jean-François Oeben.
Il fréquenta les ateliers d’Antoine Vestier, d’André Vincent et de Jacques-Louis David.
La fortune familliale disparut avec les privilèges des artistes royaux sous la Révolution. C’est à cette époque qu’Henri-François Riesener commenca à gagner sa vie comme portraitiste. Il passa quelque temps dans l’atelier de David et exposa régulièrement au salon. Dans son propre atelier, il accueillera notamment son neveu Eugène Delacroix en 1815.
Fortement impliqué pour l’Empire et les commandes napoléoniennes, Riesener résolut de s’expatriera au moment de la Restauration. Il partit en 1816 pour Varsovie, Saint-Pétersbourg puis Moscou où il fut introduit auprès du Tsar par le grand duc Constantin. Il rentra en France poursuivre sa carrière après près de sept ans passés en Russie.
Notre portrait élégant portrait de princesse russe date du séjour russe de l’artiste qui fut introduit à la Cour impériale par le Grand Duc Constantin.
Ici, Riesener renforce la palette chromatique de la robe rouge de notre princesse par le traitement d’un fond vert olive soutenu. Le béret en velour rehaussé de plumes d’autruche ainsi que la cape doublée de soie, fermée par un cordon de fils d’or, confèrent à notre modèle inconnu une belle prestance.
Notre tableau sera integré dans le catalogue raisonné en préparation sur l’artiste par Alexis Bordes.
Bibliographie :
Jean BERGERET, « Delacroix-Riesener », exposition au Musée d’art et d’histoire de Lisieux, juillet-sept 2005
Jean TULARD, « Dictionnaire Napoléon », Paris, Fayard, 1987
« Les trois Riesener », exposition à la Galerie des Beaux Arts, 1954
E.J. DELECLUZE « Louis David, son école et son temps », 1855