Huile sur panneau de chêne.
Monogrammé en haut à gauche.
Gortzius Geldorp voit le jour en 1553 à Lieven. Néanmoins c’est dans la ville d’Anvers qu’il réalise ses années d’apprentissage au sein de l’atelier de Frans Francken I et, par la suite, de Frans Pourbus I. Il rencontre un vif succès et devient peintre officiel de Charles d’Aragon, duc de Terranova. En 1604 il accompagne une délégation royale qui se rend à Cologne. Il tombe sous le charme de la cité catholique, s’y installe et y travaille tout d’abord comme portraitiste. Sa production d’alors est d’une grande importance et s’inscrit dans la tradition du portrait, résolument différente des réalisations anversoises de l’époque. En effet, sa touche déliée et ses couleurs vibrantes et acidulées le distinguent aisément de ses contemporains.
Une fois sa réputation faite Geldorp entreprend la réalisation de sujets mythologiques et religieux ;
Il représente notamment Saint Marc évangéliste en 1605 (aujourd’hui conservé à Utrecht) et manifeste un intérêt significatif pour la figure de Marie Madeleine qu’il représente tantôt pénitente, tantôt en attitude de prière, comme c’est le cas ici. L’aspect unique de l’œuvre réside dans la puissance de la couleur vive des étoffes alliée à la grâce maniériste des mains aux longs doigts effilés très caractéristiques de l’artiste.
De sa carrière de portraitiste Geldorp conserve ici le cadrage serré et l’attitude des personnages. En effet, tous ses modèles sont représentés en buste et de trois quart. Il conserve aussi cette même attention portée aux regards qu’il détourne, ici, vers le ciel et donne, par là même, l’intensité d’une réflexion sur le repentir et la solennité d’une prière.
Gortzius Geldorp s’inscrit au sein d’une lignée de peintres et donna lui même naissance à un artiste, George Geldorp, qui sera aussi marchand d’art en Angleterre.