Huile sur papier marouflé sur carton
Élève de Van Loo dès l’âge de 11 ans, Prix de Rome à 20 ans, Doyen fut dès ses débuts dans la peinture, un artiste prometteur.
Il fit un long séjour en Italie, de Rome à Naples en passant par Plaisance, Bologne, Venise, Parme et Turin. Dès son retour en France, il fut reçu à l’Académie en 1759 puis nommé professeur en 1776.
À l’église Saint Roch, on lui doit « la Peste des Ardents ».
En 1777, il devint premier peintre du comte de Provence et du comte d’Artois. Peu après, il se rendit en Russie, où l’accueillit Catherine II, qui lui confia la décoration des palais impériaux et le nomma professeur à l’Académie de Peinture. Paul 1er, son successeur, lui conserva ses faveurs en lui confiant la décoration du Palais de l’Ermitage. Doyen restera en Russie jusqu’à sa mort.
Notre étude de vieillard sur papier souligne l’influence du courant « rembranesque » au XVIIIème siècle.
En effet, Fragonard se fit une spécialité de ces têtes de vieillard aux expressions fortes. Nous pouvons rapprocher notre composition d’une tête de vieillard provenant de la collection Ciechanowiecki et d’un format similaire (54,9 x 40,6cm). Nous retrouvons dans ces deux études l’utilisation du même support sur papier au fond gris-vert brossé en réserve de la préparation rouge. La force d’expression du visage de notre vieillard, qui pourrait être un Saint Jérôme, est renforcée par le cou à la musculature puissante par les effets rougeoyants dans les chairs du visage qui annoncent le courant néo-classique.
Bibliographie :
Jean Patrice Marandel et Joanna R. Barnes, « French oil sketches and the academic tradition », œuvres de la collection Ciechanowiecki, 1994-1995, Exposition itinérante aux Etats-Unis (Charlotte, Palm Beach, Little Rock, Atlanta), p.63 n°32.